Comment soulager les démangeaisons ou prurit ?

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Le prurit est le terme médical qui désigne les démangeaisons. Cette sensation souvent désagréable engendre le désir de se gratter. Le fait de se gratter abîme la couche superficielle de la peau et déclenche une réaction inflammatoire. Le cercle vicieux est alors lancé. Les démangeaisons sont très fréquentes chez l’enfant et peuvent avoir des causes multiples : eczéma, piqûres d’insectes, infection cutanée… Elles sont sources d’inconfort et peuvent entraîner des troubles du sommeil. On vous explique les mécanismes cellulaires impliqués dans le prurit et on vous donne quelques conseils pour le soulager.

POURQUOI ÇA GRATTE ?

Pendant très longtemps jusqu’aux années 90, les scientifiques ne savaient pas bien distinguer les mécanismes nerveux de la douleur de ceux du prurit. Nous savons aujourd’hui qu’il existe des fibres nerveuses spécifiques pour ce sens.

 

Pourquoi j’ai envie de me gratter après une piqure d’insecte ? Au moment de la piqure l’insecte envoie un peu de salive sous notre peau. Celle-ci contient un anticoagulant lui permettant d’aspirer notre sang sous une forme liquide, sans coagulation. Ce composé est reconnu comme une substance étrangère par nos mastocytes qui libèrent de l’histamine en réaction. L’histamine est un activateur classique des récepteurs du prurit. La libération d’histamine se produit dans de nombreux cas d’allergie de contact où la peau devient rouge (vasodilatation) et l’histamine libérée déclenche l’envie de se gratter. Mais seuls 40% des prurits sont dépendants des récepteurs à l’histamine, il existe donc dans votre peau d’autres récepteurs présents sur d’autres fibres sensorielles du prurit qui envoient au cerveau des informations déclenchant des démangeaisons. C’est la raison pour laquelle les antihistaminiques ne sont pas efficaces pour soigner tous les prurits.

 

A quoi sert le fait de se gratter : le grattage de la peau est un comportement classique chez beaucoup de mammifères, pour chasser l’intru et essayer de se libérer de la cause. Mais il ne faut pas trop se gratter !

 

Pour cela, il existe un mécanisme d’inhibition : le massage ou le grattage stimule les fibres cutanées de la sensibilité mécanique, aussi bien celles du toucher que celles de la douleur. La stimulation simultanée de ces 3 types de fibres (prurit, toucher, douleur mécanique) induit des interactions synaptiques dans la moelle épinière qui diminuent, qui inhibent l’envie de se gratter.

 

Que se passe-t-il si je me gratte trop : Ne te gratte pas ! combien de fois vous avez entendu cette injonction, sans la respecter, c’est trop dur de résister ! Quel est le danger ? Le grattage répété va accentuer la lésion, créer des portes d’entrée pour les bactéries de surface et risquer d’induire une surinfection. De plus ces nouvelles lésions amènent sous la peau de nouveaux allergènes qui stimulent à leur tour les mastocytes, libérant davantage d’histamine et accentuant le désir de se gratter.

COMMENT SOULAGER LES DÉMANGEAISONS ?

Nous allons discuter de quelques méthodes locales qui sont complémentaires car elles s’adressent à des mécanismes différents :

  • inhiber les fibres sensorielles pour diminuer l’intensité de la douleur ou du prurit,
  • diminuer la réponse inflammatoire qui accompagne la lésion ou le prurit,
  • accélérer la réparation de la peau pour retrouver un état normal.

 

  1. Soulager avec du froid

 

Après avoir désinfecté, appliquez un tissu doux, imbibé d’eau fraiche et laissez-le au moins 20 min. Le récepteur sensible à la fraicheur est connu (il s’appelle TRPM8) ; son activation s’oppose en particulier au prurit. C’est un excellent moyen de calmer les démangeaisons, en particulier la nuit où les réactions inflammatoires sont exacerbées.

 

  1. Apaiser avec des agents naturels

 

La plupart des agents naturels proposés comme antalgiques agissent en fait sur la réaction inflammatoire, comme l’arnica, la camomille, la lavande officinale, la gaulthérie (pas avant 6 ans), l’harpagophytum. Pour le prurit choisissez des préparations avec de la lavande aspic ou de la lavande officinale, de la camomille, du souci ou calendula et de l’ortie.

 

  1. Protéger la lésion

 

Il faut toujours désinfecter et protéger la lésion ou le bouton qui gratte pour éviter les surinfections. Il faut éviter d’appliquer des produits gras et de l’arnica sur une plaie. La peau cicatrise mieux les premiers jours en milieu occlusif. Pensez donc à faire un joli pansement qu’il faut éviter de mouiller et qu’il faut changer tous les 2 jours.

 

  1. Aider la cicatrisation

Après quelques jours, quand la plaie est fermée, la phase finale de cicatrisation nécessite la formation du stratum corneum et se fait uniquement à l’air libre. Les pansements ne sont donc plus utiles. Les plantes les plus utilisées pour faciliter la cicatrisation sont la lavande officinale, l’hélichryse, la gaulthérie et le ciste ladanifère.