CORONAVIRUS : PRÉVENIR ET SOULAGER LES MAINS DES ENFANTS

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5 MINUTES DE LECTURE

« Maman, mes mains me grattent !! » tels sont les mots que vous risquez d’entendre souvent dans les semaines à venir surtout si vos enfants ont repris le chemin de l’école… Les lavages successifs au savon ou au gel hydro-alcoolique abiment la peau. On vous aide à soulager vos p’tits bouts avec des astuces simples et efficaces !

LAVAGES FRÉQUENTS : BIEN SURVEILLER LA PEAU DE SON ENFANT

Un lavage fréquent des mains peut abîmer la peau. En situation de déconfinement la fréquence de lavage des mains est plus importante qu’avant. Mais notre peau et celle de nos enfants ne sont pas pas habituées à ce traitement.

Après quelques jours vous risquez de voir apparaître des rougeurs, des gerçures sur le dos des mains ou entre les doigts. Vous et vos enfants pourrez ressentir des sensations de picotements et des démangeaisons (ou prurit) très inconfortables.

POURQUOI CES RÉACTIONS CUTANÉES ?

La surface cutanée est un milieu biologique complexe et unique. La couche superficielle de la peau (ou stratum corneum) héberge un microbiote cutané aussi dense que votre flore intestinale. Ce microbiote permet de maintenir l’hydratation de notre peau, indispensable à sa bonne santé.

 

Plus en profondeur, le derme contient 70% d’eau à une température de 37°C. Vous perdez au moins 0,5 litres d’eau par jour à travers la peau. Mais le stratum corneum est quant à lui imperméable à l’environnement de l’extérieur vers l’intérieur du corps. La surface de la peau reste sèche avec un pH acide d’environ 5.5.

 

Se laver les mains se fait généralement avec un savon au pH alcalin, entre 8 et 10, qui va tuer une partie du microbiote (c’est le but recherché, tuer les microbes) et mouiller votre peau. Une peau mouillée est hydratée pendant 10 à 15 minutes. L’hydratation cutanée est une bonne chose, mais sa répétition 10 fois par jour fragilise la matrice du stratum corneum et la rend plus perméable. Il est certain que la surface de votre peau va vivre un tsunami et réagir.

 

Le stratum corneum et le microbiote forment une barrière protectrice, celle-ci risque de très légèrement se fissurer et devenir légèrement perméable. C’est le début des gerçures. Des substances étrangères peuvent pénétrer et déclencher une réaction inflammatoire locale, ce sont les rougeurs et stimuler les nombreuses fibres sensorielles de la peau, ce sont les picotements et le prurit.

5 ASTUCES POUR ÉVITER CES RÉACTIONS CUTANÉES

1. Choisissez un savon liquide ou solide au pH neutre ou un pain dermatologique au ph légèrement acide, contenant un agent adoucissant. Le savon de Marseille ne convient pas car il est trop alcalin, c’est à dire que son pH est environ de Or la peau possède un pH plutôt acide d’environ 5,5.

2. Ne mouillez pas les mains de vos enfants avant l’application du gel hydroalcoolique.

3. Séchez ses mains sans frotter avec un tissu en coton doux, agréable au toucher.

4. Appliquez une crème hydratante le soir uniquement sur mains propres et bien séchées. Les crèmes pour les mains et les crèmes réparatrices sont souvent plus compactes et contiennent des composés de la matrice du stratum corneum (huiles et beurre végétal, glycérol, urée, acide hyaluronique) pour faciliter la reconstitution de la barrière cutanée.

5. Pour les adeptes des solutions plus « naturelles » : Appliquez de l’huile de bourache ou de l’huile d’onagre, qui sont riches en acides gras essentiels avec un bon pouvoir hydratant, le soir sur les mains propres de votre enfant avant qu’il aille dormir.

            Les dermatites, c’est-à-dire les altérations de la peau, sont faciles à corriger au départ mais complexes à supprimer quand elles s’aggravent ou chez les personnes présentant de l’eczéma de contact ou un eczéma atopique (15 à 30% des enfants). Dans ces cas, la réaction inflammatoire s’amplifie et la surface de la peau devient craquelée, sèche, avec de petites bulles qui suintent et le prurit s’amplifie et peut perturber l’humeur, le sommeil et l’appétit. On passe de l’inconfort à la pathologie et la prise en charge par un dermatologue est alors nécessaire.